ÉVOCATION DE JACQUES FLOUR

par Michelle GOBERT,

Professeur émerite de l'Université Panthéon-Assas (Paris-II).

Imaginez une salle de dimension intermédiaire entre les salles 3 et 4 du Panthéon, très claire : ainsi était celle dans laquelle Monsieur Flour - que je n'ai jamais appelé autrement, même après son envol vers des cieux « lumineux et sereins » - est entré, où l'attendait une petite cinquantaine d'étudiants de deuxième année, d'une deuxième année qui venait d'être créée. Ma joie est grande de compter aujourd'hui, dans cet auditoire, deux autres d'entre eux, d'entre elles plutôt.

C'était au début de 1949, à Tunis.

Imaginez, maintenant, au début de juin 1979, une chambre très spacieuse dans un très grand appartement de l'avenue du Président Wilson. M. Flour y reposait, le visage détendu et rajeuni, paraissant encore respirer, au point que j'ai sottement demandé si l'on était sûr de sa mort.

Dans ce combat décisif que chacun d'entre nous mène au moins une fois dans sa vie, quelquefois plus, il venait de perdre.

Il n'avait pas obtenu le sursis qui lui aurait permis de recevoir quelques jours plus tard, à Matignon, de Raymond Barre, lors d'une cérémonie programmée et organisée - le récipiendaire ayant déjà médité la réponse qu'il serait amené à faire -, les Mélanges qui venaient de lui être consacrés. La formule en est originale. N'y ont participé que ceux qui estimaient avoir vraiment une dette de[...]

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